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Pilote de F1, comme papa !

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Jacques Villeneuve - Sauber BMW

Jacques Villeneuve, fils du légendaire Gilles Villeneuve (photo archives / jwunrow / flickr)

Malchance ? Trop de pression ? Difficile de s'imposer sur une piste qui porte le nom de son père. A Montréal, Jacques Villeneuve n'a jamais décroché la victoire sur le circuit Gilles Villeneuve. La lignée Villeneuve a pourtant magnifiquement marqué l'histoire de la F1, là où d'autres fils de grands pilotes ont lamentablement échoué.

"Plus tard, je veux faire le même métier que mon papa ! ". Qui n'a pas entendu cette phrase ? Qui n'a pas des proches qui exercent le même métier, de père en fils. En sport aussi, difficile d'échapper à l'influence toute puissante du paternel. "Dynasties" de footballeurs (les Djorkaeff), de basketteurs (les Parker), de joueurs de Rugby (les Elissalde). Les exemples ne manquent pas.

Reproduction sociale

La F1 n'échappe pas à la règle. Avoir eu un papa pilote de F1, ça sert beaucoup. Premier point : les sports mécaniques coûtent cher, très cher. Du karting à la F1, le parcours est semé d'embûches pour les as du volant. La course automobile est un puits sans fond. Pour réussir, mieux vaut avoir un papa fortuné. En général, les ex pilotes de F1 ne sont pas les plus à plaindre. Parfois, les deniers familiaux ne suffisent plus. Il faut alors troquer la combinaison pour le costume trois pièces et partir à la pêche aux sponsors. Là encore, mieux vaut s'appeler Villeneuve que Dupont pour séduire de riches commanditaires. C'est injuste, mais ça fait les affaires des "fils de pilotes". La reproduction sociale, en F1, n'est pas un vain mot.

Retour vers le futur

Ces vingt-cinq dernières années, la F1 a pris des faux airs de "Retour vers le futur". Brabham, Hill, Villeneuve, Piquet, Rosberg... Des lignées de pilotes qui ne "squattent" pas forcément les premières lignes. Un patronyme célèbre peut garantir un volant, pas le succès. Et la sortie de route est parfois violente.

Prenons l'exemple des Brabham. Papa Jack, triple champion du monde, fondateur d'une écurie, enchaîne les succès dans les années 1960. Jack Brabham est d'ailleurs le seul pilote de l'histoire de la F1 à avoir été sacré champion du monde sur une voiture conçue par ses propres soins, en 1966. Un quart de siècle plus tard, David, le fils cadet de Jack, fait ses débuts en F1. Dans quelle écurie ? Celle de papa, bien sûr ! Mais l'association "Brabham Père et Fils" va tourner au fiasco. Non-qualifications en pagaille, 8 départs, 7 abandons. Une 15ème place en guise de meilleur résultat. La légende repassera. Gary, le frère de David, tentera lui aussi brièvement une carrière en F1, avec des résultats encore plus décevants à la clé. En déclin, l'écurie Brabham disparaît en 1992. Fermez le ban !

Et Nelson Jr ruina la légende Piquet...

Si les rejetons Brabham n'ont pas particulièrement brillé en F1, ils n'ont pas pour autant sali la réputation de leur illustre patronyme. Un pilote a fait particulièrement fort dans ce domaine : Nelson Piquet Jr. Et pourtant, si quelqu'un avait un destin tout tracé en F1, c'était bien lui. Son triple champion du monde de père n'y est pas allé par quatre chemins en choisissant de l'appeler Nelson Jr. Pas très original, mais question filiation, on ne peut pas faire plus explicite ! Papa Nelson ne rechigne pas à la dépense pour lancer la carrière de Nelsinho. Il crée sa propre écurie et installe son fils derrière le volant. Et ça marche. Dans les formules de promotion, Piquet Jr brille. Il remporte le titre en F3 britannique, gagne des courses en Gp2. Tout naturellement, il fait le "grand saut" en 2008 et signe chez Renault F1, auréolé d'une belle réputation... qu'il ne va pas tarder à ruiner. Le bilan comptable de Piquet Jr en F1 est famélique : un podium et quelques maigres points. C'est tout !  Mais Nelson Jr a laissé son empreinte en F1 pour une autre raison : le crashgate du Grand Prix de Singapour 2008. Lors de la course, le Brésilien envoie sa Renault dans le mur. La voiture de sécurité arrive au meilleur moment pour son coéquipier Fernando Alonso, qui décroche une victoire "miraculeuse". Evincé en milieu de saison 2009, Nelson Piquet Jr finit par lâcher le morceau. Il affirme qu'il s'est "crashé" volontairement à la demande de Flavio Briatore, le directeur de l'écurie Renault, afin de permettre à Alonso de remporter la course. Briatore répond que la perfide idée vient de Nelsinho lui-même (voir vidéo ci-dessous)

Qui a tort, qui a raison ? Peu importe, pour Nelsinho, le mal est fait. La carrière du Brésilien en F1 s'arrête net. En 28 Grands Prix de F1 à peine, Nelson Jr a sérieusement  écorné l'image de la lignée Piquet.

C'est terrible, mais une sorte de malédiction semble flotter sur les dynasties en F1. Faire mieux que Papa, c'est presque mission impossible. Beaucoup de fils de champions du monde n'ont même pas eu l'occasion de prendre part à un Grand Prix. Nicolas Prost, Mathias Lauda, Tomas Scheckter ont tous fait carrière en sport automobile. Aucun d'entre eux n'a eu l'opportunité de décrocher un baquet dans la discipline reine. Et la liste est loin d'être exhaustive.

Quand le fils dépasse le père

Il arrive pourtant que des fils de pilotes fassent mieux que leur géniteur. Jacques Villeneuve, en décrochant le titre suprême en 1997, a réussi là où son père a échoué. Mais l'histoire est parfois cruelle. Gilles Villeneuve, tragiquement disparu en 1982, est une légende de la F1. Un pilote au coup de volant inégalable. Son fils est certes devenu champion du monde, mais il n'a pas laissé la même trace que son père dans les mémoires.  Parfois, un palmarès ne suffit pas.

Une lignée se démarque de toutes les autres : celle de Graham et Damon Hill. Graham Hill, sa fine moustache et son célèbre casque aux couleurs du London Rowing Club, son ancien club d'aviron. Un gentleman driver inoubliable ! Le Britannique a écumé les circuits avec succès dans les années 1960 et 1970. Il décroche deux couronnes mondiales, en 1962 et 1968 (voir vidéo ci-dessous)

En 1992, son fils Damon accède à la F1. Joli clin d'oeil : il choisit de porter le même casque que son paternel. Rapide, le rejeton Hill est rapidement remarqué par Franck Williams qui lui offre un volant dans sa prestigieuse écurie. Barré par Alain Prost, battu parfois à la limite de la régulière par Michael Schumacher, Damon Hill remporte finalement le titre pilote en 1996. Un exploit historique. Un père et son fils champions du monde de F1, cela n'était jamais arrivé. Malheureusement, Graham Hill, tué dans un accident d'avion en 1975, est disparu bien trop tôt pour assister à la consécration de son fils.

Un pilote aura peut-être cette chance : Keke Rosberg. Le Finlandais, champion du monde en 1982, surveille de près la carrière de son fils Nico. Vainqueur du dernier Grand Prix de Monaco, le pilote Mercedes a sans aucun doute le potentiel pour remporter un jour le titre mondial. A Nico Rosberg de briser la malédiction et de montrer que l'hérédité ne joue pas toujours des mauvais tours...de piste.

 


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